Macron demande à des experts d’enquêter sur le rôle de la France dans le génocide rwandais

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Emmanuel Macron a nommé une commission d’historiens et de chercheurs pour enquêter sur le rôle de la France dans le génocide rwandais, il y a 25 ans. Cette décision a été annoncée après une rencontre à l’Élysée entre Macron et les représentants d’une association des survivants. C’est la première fois qu’un dirigeant français a tenu une telle réunion.

Une enquête plus approfondie

Des accusations de complicité sur la mort de plus de 800 000 personnes continuent de troubler les relations diplomatiques entre Kigali et Paris. Le président français a déclaré que les experts examineraient les archives publiques, en particulier les documents diplomatiques et militaires. La commission doit faire un rapport sur l’activité française au Rwanda de 1990 à 1994. L’objectif est de « contribuer à une meilleure compréhension du génocide des Tutsis », a déclaré l’Élysée.

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Pour une nouvelle génération de politiciens

Macron a été largement critiqué pour avoir refusé une invitation à l’occasion du 25e anniversaire du massacre de Rwandais. Le rassemblement aura lieu à Kigali. Pourtant, le président tient à représenter la nouvelle génération de politiciens français qui n’ont pas à supporter le passé troublé des pays africains.

L’année dernière, E. Macron a reconnu pour la première fois que la France avait pratiqué la torture systématique pendant la guerre de l’Indépendance en Algérie. Beaucoup espéraient qu’il commencerait à éclaircir le rôle de la France en Afrique ou qu’il se rendrait au Rwanda pour faire un grand geste de réconciliation. Mais aux commémorations, il sera représenté par le législateur Hervé Berville, de son parti « La République en marche ».

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Tentative d’une nouvelle approche

Le Rwanda accuse la France d’avoir soutenu les forces ethniques « hutu » lors du génocide. Selon les allégations, elle aurait également été à l’origine de la plupart des massacres tout en aidant leurs auteurs à s’échapper. La France a toujours nié ces accusations en déclarant que ce pays était, à cette époque, une ancienne colonie belge.

En 2010, le président français Nicolas Sarkozy avait fait œuvre de pionnier en admettant que Paris eût commis de « graves erreurs de jugement » au Rwanda. Par contre, il s’est abstenu de présenter des excuses officielles. L’actuel président promet une approche plus « pragmatique » en recevant le président Paul Kagame à Paris.